Estaimbourg
La troisième plus grande verrière du pays
Transparence au château
BROQUET,JULIEN - samedi 09 juin 2007, 03:06
E lle ne joue certes pas dans la même cour que les serres de Laeken. Mais avec ses 300 m 2 , elle est la troisième plus grande du pays. Tout le monde s'extasie. La verrière du Château de Bourgogne new-look a de l'allure. « Nous avons utilisé des verres spéciaux aux pouvoirs énergétiques et réfléchissants. Il y fait plus frais qu'à l'extérieur, explique l'auteur du projet, l'architecte Claude Boudailliez. Nous avons cherché la transparence. Tout en gardant l'édifice en état. Nous avons voulu respecter au mieux la philosophie et l'histoire du bâtiment ».
Trois millions et demi
La stabilisation du château d'Estaimbourg - qui avait bougé de 20 centimètres avec le temps et a été placé sur des pieux implantés dans les caves -, la rénovation (carrelage, toiture, menuiserie, chauffage) puis l'extension de l'édifice ont en tout coûté 3,5 millions. 40 % financés par la commune, les 60 autres grâce à une convention avec la société Dobex qui a les lieux à disposition. Les couleurs d'origine ont été reproduites à l'identique. La consommation a été minimisée pour lutter contre le réchauffement climatique. La société Jacques Delens qui avait notamment rénové l'Atomium, le casino de Bruxelles et oeuvre actuellement à l'édification de la plus haute tour du monde à Dubai (800 mètres), a bouclé les travaux en six mois.
Le rez-de-chaussée, qui accueillera comme par le passé des réceptions et événements, dispose d'un sol en pierre bleue synthétique reconstituée pour éviter les tâches. L'étage, lui, a été complètement restauré et accueillera des manifestations communales. « Avec le double vitrage et le chauffage, on pourra tenir des expos toute l'année et plus seulement en été », se félicite le bourgmestre Daniel Senesael (PS).
Pour les férus d'histoire, le château d'Estaimbourg a été construit en 1854 sur ordre de Charles de Bourgogne, alors bourgmestre. L'architecte Justin Bruyenne, qui a travaillé sur la façade de la cathédrale de Tournai, lui donne un cachet néomédiéval. Le XIX e étant un siècle de redécouverte du moyen âge, on y ajoute des meurtrières, des canonnières alambiquées, des tours. Aujourd'hui patrimoine communal, le château est repris dans l'inventaire du patrimoine monumental de Wallonie. Son parc, tracé en 1854, est un arboretum contenant plus de cent espèces.
« Le développement touristique d'une entité est étroitement associé à la valorisation et à la gestion de son patrimoine culturel et naturel, insiste Daniel Senesael. La réalisation des travaux permet de répondre à un des axes prioritaires de notre contrat d'avenir. À savoir : le développement du tourisme vert et de proximité. Le tourisme est de plus en plus largement reconnu comme une force positive qui favorise la conservation du patrimoine. Le château rénové constitue une plus-value indéniable pour l'entité ».